Les courtiers s’accordent à penser qu’aucune hausse des taux
immobiliers ne devrait se manifester avant la fin de l’année, hors
événement exceptionnel…
Habituellement stables au mois
d’août, les taux des emprunts immobiliers semblent garder cet été leur
orientation à la baisse avec des nouveaux records de négociations
mentionnés par les courtiers. Il faut dire que le contexte de marché
reste exceptionnel depuis la dernière réunion de la Banque centrale
européenne (BCE) qui a ouvert fin juillet la porte à de nouvelles
baisses des taux directeurs dans les mois à venir et n’envisage plus de
hausse avant la mi-2020 au plus tôt. En réaction, les taux d’emprunt de
la France (OAT 10 ans) se sont encore enfoncés en territoire négatif
pour évoluer actuellement autour de -0,3%. Une situation incroyable à
laquelle il faut ajouter le taux négatif sur les dépôts des banques
auprès de la BCE (-0,4%), ce qui les incite naturellement à prêter
plutôt que d’être taxées sur leurs liquidités excédentaires.
0,70% sur 20 ans
Concrètement,
le courtier CAFPI évoque un nouveau record de taux négocié sur 20 ans à
0,70% pour sa clientèle en août et estime que cette performance
pourrait être encore battue très prochainement.
Credixia mentionnait fin juillet un autre record absolu de 0,85% sur une durée de 25 ans. Ce taux exceptionnellement bas a été obtenu pour un couple de trentenaires à hauts revenus (100.000 € par an), primo-accédants, qui achète une résidence principale dans Paris (15e arrondissement). Credixia estime d’ailleurs que ce taux, aujourd’hui réservé à une clientèle très aisée, pourrait devenir la norme pour tout type d’emprunteur si les conditions d’emprunt d’Etat restent si faibles.
Les banques s’assurent de garder leurs clients
Le courtier Credixia rappelle que les banques, même si elles ne génèrent pas une importante rentabilité avec des taux aussi bas, s’assurent en tout cas de conserver leurs clients sur une longue durée puisqu’il paraît désormais impossible que les emprunteurs actuels soient en mesure dans le futur de renégocier leurs crédits auprès de la concurrence (il faut un écart d’au moins 0,8 point pour avoir intérêt à le faire, ce qui signifierait des taux sur 20 ou 25 ans proches de 0 !). Les banques espèrent ainsi rentabiliser leurs investissements à moyen terme grâce à la vente de produits annexes comme des produits d’épargne (assurance-vie) ou des assurances habitation.
Aucun nuage à l’horizon
Les courtiers s’accordent à penser qu’aucune hausse des taux immobiliers ne devrait se manifester avant la fin de l’année, hors événement exceptionnel. Vousfinancer pense que les barèmes pourraient encore baisser de l’ordre de 0,10% en septembre et CAFPI pronostique des taux de crédit très bas, au moins jusqu’au deuxième semestre 2020.